HAVANERES :
C’est le nom donné aux chants de marins Catalans d’autrefois partant pour la Havane. Accompagnées généralement d’une guitare, d’un accordéon et d’une contrebasse, ces mélodies rythmées, chargées d’émotions et de souffrances, sont le témoignage encore vivant d’un passé révolu. Depuis quelques années, des groupes de chanteurs et musiciens passionnés, font ressurgir du passé ce riche patrimoine culturel. Véhiculées sur les côtes d’Espagne par les marins au retour de Cuba, elles se chantèrent d’abord en Castillan, mais leur langue de prédilection fut ensuite le Catalan. Elles font désormais partie de nos racines culturelles profondes et sont chantées, depuis leurs origine jusqu’à nos jours, dans les tavernes par les pêcheurs et les marins.
Elles sont indissociables des fêtes catalanes avec leurs rythmes chaloupés, sorte de pendant de la sardane si résolument nationale. Porteuses des vents de l’ailleurs les havaneres sont nées de la créolité cubaine et des premiers allers et retours entre l’Europe et la Caraïbe, marqués par une société métissée, vivante, en pleine mutation.
N’oublions pas que l’air le plus célèbre de Carmen « l’amour est un oiseau rebelle » reste une havanera, alors même que l’œuvre est considérée comme l’une des plus emblématiques de l’hexagone !
Et bien sûr, le rituel est là. Dans de grandes marmites chauffe un mélange odorant de rhum, de café, de sucre, de citron et de cannelle. Lorsque s’élèvent dans la nuit les longues flammes bleues des vapeurs de rhum flambé, il est temps de servir le précieux breuvage qui réchauffait autrefois les marins : le cremat.